Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Sérévillers
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Dénominationsvillage
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Parties constituantes non étudiéesabreuvoir, mairie, école, croix de chemin, monument aux morts
Dans son Précis Statistique (1843), Louis Graves note que la commune forme une "circonscription bizarre, cette étendue est plane, boisée au sud, fertile en céréales vers le nord". Il est vrai que, comme de nombreux villages du plateau picard, Sérévillers est implanté sur un plateau au cœur de vastes parcelles céréalières.
La commune compte 133 habitants en 2020 (données INSEE). Le territoire communal s’étend sur une superficie de 3,3 km². Le village compte 58 logements dont 77,6% de résidences principales. L’habitat est groupé dans le village. La commune est réunie à celle du Mesnil-Saint-Firmin de 1827 à 1833.
Origine
Sorasvillaris est la première mention connue de Sérévillers. Elle apparait dans un acte du Cartulaire de l’abbaye de Breteuil en 1162 (Lambert, 1982). Ce toponyme est composé du bas latin villare (domaine rural) et serait précédé d’un nom de femme germanique, Sarra. Il désignerait donc "le domaine de Sarra (Lebègue, 1994). L’origine du village, impliquant la structuration de domaines entre les mains de possesseurs d’origine germanique, pourrait remonter au VIIIe siècle (Fossier, 1968).
D’après le Précis Statistique de Louis Graves, au XVe siècle la seigneurie de Sérévillers est en possession de Jean Desquennes (ou des Caines), surnommé Carados, capitaine du dauphin depuis Charles VII. Il est inhumé avec sa première épouse Marie de Quincampoix dans l’église de Sérévillers. Après avoir appartenu à la famille de Gondi, la seigneurie est acquise, en même temps que celle de Paillart, par le marquis d’Hocquincourt en 1644.
En 1636, le village est ravagé par les troupes espagnoles, qui dévastent la région. Il aurait alors été reconstruit un peu plus au nord-ouest de l’église, à son emplacement actuel.
En 1761, la terre de Sérévillers est acquise, avec la seigneurie de Plainville, Broyes et Le Cardonnois, par Joseph Pellerin, lieutenant-général de l’Amirauté au Cap et intendant général des armées navales (Goudallier, 1924).
Durant la Première Guerre Mondiale, de nombreuses habitations et une partie de l’église sont détruites. En effet, tout comme Broyes, Le Mesnil-Saint-Firmin ou Planville, Sérévillers fait partie des zones de combats.
À l’extrémité sud est du territoire communal, près de la départementale menant à Montdidier, se trouvait un moulin à vent. Il est figuré sur la carte de l’état-major de 1866 et le lieu-dit "moulin de Sérévillers" en conserve la trace.
Evolution de la morphologie du village et du parcellaire
Village-rue typique, l’habitat est groupé et dense, réparti le long de la grande rue, épaissie d’une place publique au centre. Le village forme un croissant, à l’est duquel est implantée l’église, entourée du cimetière.
Il ressort de la comparaison entre le plan d’état-major de 1866 et le cadastre actuel que la morphologie de Sérévillers est restée stable entre la seconde moitié du XIXe et aujourd’hui. Le chemin du tour de ville est déjà bien marqué en 1866.
Au cours du XXe siècle, Sérévillers a connu une baisse démographique traduite par la disparition de plusieurs maisons. Les destructions subies par le village lors de la Première Guerre mondiale sont connues. Dans les années 1950, l’habitat du quartier ouest, proche de l’église, est davantage clairsemé que dans la partie est où le bâti reste dense avec un parcellaire en lanières serrées. Par conséquent, les deux quartiers semblent s’être détachés au niveau du carrefour de la mare (croisement de la D47 et du chemin de Villers). Sur plusieurs parcelles vides, des pavillons à la vocation strictement résidentielle sont venus remplacer d’anciennes fermes.
Lieux partagés et structurants
Les limites du village : croix de chemin et tour de ville
Les croix de chemin
Les travaux de l’Association pour la connaissance et la conservation des croix et calvaires du Beauvaisis offrent des renseignements sur les croix de chemin implantées dans le village. Elles ont souvent été érigées par des familles en signe de piété ou en mémoire d’un parent disparu. Elles constituent également des stations dans le cadre des processions organisées lors des fêtes religieuses.
Des croix bornent les extrémités de la rue de la Mairie, rue principale du village. Au sud, une croix en fer forgé fichée dans un piédestal en pierre qui semble antérieur au XIXe siècle rappellerait l’emplacement d’un cimetière militaire installé en 1918. Les corps sont transférés en 1921 dans un autre cimetière. D’après un témoignage oral, la croix est restaurée dans les années 1960 par des ferronniers et un Christ qui se trouvait sur l’une des croix du cimetière a été ajouté.
La croix dite "Calvaire Delamarre" du nom de l’une des familles de Sérévillers, est érigée au croisement des rues de l’Église et de la Mairie, au centre du village, près d’une mare et du monument aux morts. Comme l’indique la date portée sur le socle, elle a été placée en 1873, probablement lors du mariage de Joseph Anatole Delamarre et Agathe Eugénie Pangnier.
Cette famille a également érigé la croix qui se trouve à la sortie sud-est vers Villers-Tournelle. En fer forgé, elle repose sur un socle en grès. Elle a été déplacée d’une centaine de mètres par rapport à sa position d’origine.
La sortie du village vers Plainville est signalée par la croix dite "Calvaire de la rue de l’Église".
Le tour de ville
Le sol du plateau picard bénéficie de la fertilité du limon, et a toujours été convoité. C’est pourquoi, le tour de ville, sentier passant derrière les parcelles des habitations et traçant le contour du village, marque une limite nette entre la zone habitée et la zone cultivée. Nettement visible sur le plan d’état-major de 1866, il est encore très bien conservé à Sérévillers.
La section sud du sentier est complète tandis que de l’autre côté de la rue principale, seule la partie ouest est encore praticable.
Gérer et partager l’eau : puits et mares
Situé au cœur du plateau picard, les sols de Sérévillers sont poreux et secs. C’est pourquoi les points d’eau sont très précieux. Quatre mares et quatre puits sont cités dans la Notice statistique du département de l’Oise de 1902. Elles permettent de stocker de l’eau en cas d’incendie, mais également d’abreuver les troupeaux. La seule mare encore visible aujourd’hui a été creusée au niveau du carrefour séparant les rues de la Mairie et de l’Église. En partie détruite par des projectiles lors de la Première Guerre mondiale, elle est réparée en 1922 par l'entrepreneur Lobœuf.
Les trois autres mares mentionnées en 1902 n’ont pas été identifiées, et d’après le cadastre de 1957 il ne reste déjà plus que celle située au croisement des rues de la Mairie et de l’Église à cette date. Il existait une mare sur la Place du village car elle est réparée en 1922 après les dommages de guerre. Un mur-bahut en brique est construit le long de la propriété riveraine afin d'éviter les infiltrations.
Des quatre puits relevés en 1902, aucun n’a pu être identifié aujourd’hui. Sur le cadastre de 1957, l’un d’eux est figuré dans la partie sud de la rue de la Mairie, en face du n°52 aujourd’hui.
La mairie-école
Une école de garçons existe bien au début du XIXe siècle. Elle se trouve alors à l’emplacement du monument aux morts, au croisement des rues de la Mairie et de l’Église. En 1840, il est décidé qu’elle sera reconstruite ailleurs et agrandie. L’emplacement choisi est la parcelle où se situe aujourd’hui l’ancienne mairie-école (n°21 rue de la Mairie). La commune achète le terrain sur lequel se trouvait une maison en pans de bois avec une couverture en chaume aux époux Trouvain. Les plans sont dessinés par Désiré Dercheu, architecte à Montdidier. Les matériaux de l’ancienne école sont réemployés à l’exception du chaume des toitures qui est remplacé par des pannes. Les entrepreneurs sont Jacques Dubois, maçon à Villers-Tournelle et Vulfran Fournier, charpentier à Sérévillers.
En 1846, la maison de l’instituteur qui était la vieille maison de la propriété, en pans de bois et chaume, est reconstruite et couverte d’ardoise.
Le bâtiment de l’école se dégrade au fil des ans et en 1879 l’inspecteur de l’académie signale son mauvais état. Une école mixte est alors construite par Théophile Froment, entrepreneur de bâtiments à Montdidier à partir de 1886, sur les plans de monsieur Samson, architecte à Clermont (voir plans en ill.). C’est une construction en brique en fond de cour, avec des pierres de taille de Saint-Vast pour les appuis et clés des fenêtres.
En 1888, une mairie avec logement pour l’instituteur est construite côté rue. La salle de mairie est aménagée à l’étage, dans le prolongement des appartements de l’instituteur.
En 1920, la mairie-école et le logement de l’instituteur sont reconstruits en brique de Gannes sur les plans d'Albert Lemaître. La mairie actuelle, construite dans le second quart du XXe siècle (le bâtiment est visible sur le cadastre de 1957), se trouve juste après la place publique.
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Période(s)
- Principale : Moyen Age
- Principale : Temps modernes
- Principale : Epoque contemporaine
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Auteur(s)
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Auteur :
Dercheu Désiréarchitecte attribution par sourceDercheu Désiré
Architecte à Montdidier (Oise), actif au milieu du XIXe siècle.
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Auteur :
Lemaître Albertarchitecte attribution par sourceLemaître Albert
Architecte et maire de Sérévillers (Oise) dans la première moitié du XXe siècle.
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Auteur :
Samsonarchitecte attribution par sourceSamson
Architecte domicilié à Clermont (Oise) et actif dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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Auteur :
Froment Albertentrepreneur attribution par sourceFroment Albert
Entrepreneur en bâtiments à Montdidier (Oise) dans le dernier quart du XIXe siècle.
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Auteur :
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Typologiesplateau ; village-rue
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Statut de la propriétépropriété privée
propriété publique
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 13. Sérévillers. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.
-
AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 679. Sérévillers. Recensements de population (1820 à 1936).
-
AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 14217. Sérévillers. Mairie-école, remise des pompes (1919-1926).
-
AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 14803. Sérévillers. Mairie et école (1841-1934).
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AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 14816. Sérévillers. Dossier commun à plusieurs bâtiments (1923-1924).
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AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 14821. Sérévillers. Mares, travaux de réfection (1921-1923).
Bibliographie
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ASSOCIATION CENTRALE POUR LA REPRISE DE L'ACTIVITÉ INDUSTRIELLE DANS LES RÉGIONS ENVAHIES. Bulletin de l'Association centrale pour la reprise de l'activité industrielle dans les régions envahies, Paris, 1921.
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FOSSIER, Robert. La terre et les hommes en Picardie jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Paris : Béatrice-Nauwelaerts, 1968.
-
LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).
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LEBÈGUE, Maurice. Les noms des communes du département de l'Oise. Amiens : Musée de Picardie, 1994.
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Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du service géographique, 1902.
Périodiques
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GOUDALLIER, M. L. Notes sur les propriétaires de la terre de Plainville et du Château. Bulletin de la société des antiquaires de Picardie, 1924, T31.
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GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1843.
Documents figurés
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Sérévillers. Cadastre rénové, section AB, 1957 (AD Oise ; 1964 W 162).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).