Dossier d’œuvre architecture IA60001593 | Réalisé par
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Beauvais
Ancien moulin à blé, puis atelier de frottage de verre et de matériel photo-cinématographique Derogy-Wallet
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de la Picardie Verte - Songeons
  • Hydrographies le Thérain
  • Commune Sully
  • Lieu-dit le Moulin
  • Cadastre A 338
  • Dénominations
    moulin à blé, usine de verres optiques, usine de matériel photocinématographique
  • Précision dénomination
    atelier de polissage de verre optique
  • Appellations
    usine Derogy-Wallet
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bief de dérivation

C'est à l´emplacement d´un ancien moulin à blé, existant en 1757 sur les bords du Thérain, et ayant appartenu au comte de Gaillon, que Pascal Wallet et Eloi Pascal Derogy, qui possédaient chacun un petit atelier dans la commune d'Ernemont, installent leur usine de verres optiques à Sully vers 1825. Rapidement, l'entreprise acquiert une grande réputation, qui tient à la spécialisation des deux industriels. Wallet travaille à la préparation des verres pour télescopes et verres de grandes dimensions, tandis que Derogy est spécialisé dans les verres périscopiques et verres peu bombés de lunettes. Leur usine est réglementée en 1843 et continue de se développer. En 1857, les bâtiments ne semblent plus adaptés et de nouvelles constructions sont envisagées. L'année suivante, l'ancien moulin est détruit pour laisser place à un atelier moderne fonctionnant à l'aide d'une turbine hydraulique de 17 ch. Parallèlement, le lit de la rivière est relevé afin de provoquer une chute de 2 m de haut, nécessaire à l´alimentation de la turbine. A la fin du 19e siècle, les bâtiments de l´usine, dont la production initiale avait été complétée par celle des appareils photographiques, se composent d´une menuiserie destinée à la fabrication des appareils photographiques en bois et d´une forge destinée à l´entretien des machines. L´atelier d´ébauchage et de surfaçage des verres occupait le rez-de-chaussée du bâtiment principal. Au-dessus se développaient les bureaux du contremaître et du directeur, ainsi qu'un espace réservé à une chambre noire, faisant office de laboratoire de photographie. La Première Guerre mondiale porte un coup fatal à cette entreprise. Repris par Jean Rousseau vers 1920, l´établissement passe en 1940 entre les mains d´Henri Chrétien, de l´Institut d´Optique, qui décide quelques années après d´arrêter la production de l'usine. Officiellement, l'activité est arrêtée en 1954. Le matériel est alors ferraillé et les bâtiments sont rachetés pour l'entreprise LTR (Les Techniciens Réunis), spécialisée dans la fabrication de portes automatiques coulissantes. Par mesure de sécurité, les quatre grands fours à verre qui, selon la tradition orale, avaient été construits à la fin du 19e siècle, sont détruits en 1980. Depuis 2001, l'ancien atelier de fabrication a été remanié pour être converti en logements locatifs.

Le moulin à blé était équipé de deux roues hydrauliques verticales. En 1858, l´usine d´optique installée dans de nouveaux bâtiments, fonctionne grâce à une turbine de 17 ch. A la fin du 19e siècle elle était couplée à une machine à vapeur, remplacée en 1914 par un moteur à gaz pauvre. Cette dernière était destinée à assurer la production d´énergie nécessaire pendant la période d´étiage de la rivière. Les quatre fours de cuisson en pierre réfractaire de Saint-Samson-la-Poterie, qui ont fonctionné jusqu'à la fin du 19e siècle ont été démonté en 1980. De source orale, ils ne semblent cependant avoir jamais été utilisés pleinement, dans la mesure où, rapidement, le choix s'était orientée vers l'achat de plaques de verre et de lentilles moulées provenant directement des grandes verreries. C´est à l'usine de Sully qu´a été mis au point le « mécanoptique », machine mue par une roue à bras qui effectuait le polissage des verres en semi-automatique, à une époque où les autres ateliers réalisaient encore cette opération à la main. L'entreprise Derogy s'est régulièrement distingué en obtenant quatre médailles d´or aux Exposition Universelles.

Durant le 19e siècle, une centaine de personnes travaillaient à l´usine Derogy. En 1912, on compte 70 à 80 ouvriers et une trentaine en 1932. Après la Seconde Guerre mondiale, l´usine n´emploie plus que 17 ouvriers, puis une dizaine en 1950 pour finir à 2 en 1954.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1858, daté par source, daté par travaux historiques

Implantée à l´extérieur du village, le long du Thérain qui borde la parcelle rectangulaire sur trois côtés, l´usine couvre 4 ha de superficie. Elle se compose d'un grand bâtiment en brique à un étage carré et un étage de comble. L'ensemble est couvert d´un toit en ardoise, à longs pans et croupes sur les pignons. Un bandeau mouluré en brique sépare les deux niveaux d´élévation. Deux parties sont nettement identifiables par la taille des ouvertures ; l´une pour les ateliers éclairées à chaque niveaux de trois grandes baies rectangulaires, l´autre pour les bureaux et les logements de fonction. Au nord-ouest, le long de la rivière étaient établis la salle des machines, la forge, les quatre fours à verre, ainsi qu´un petit four à pain. Au sud-ouest, le bâtiment en pan de bois et brique abritait la menuiserie et le magasin de stockage des vieilles machines. Enfin, à droite de l´entrée de l´usine se trouvait le logement patronal, dit des patrons de Paris.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • produite sur place
    • turbine hydraulique
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Oise. Série M ; Mp 3742. Statistique industrielle du département de l'Oise, 1834.

  • AD Oise. Série M ; Mp 3703/2. Statistique industrielle du département de l'Oise, 1848.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 360. Cours d´eau et usines.

    Sully.

Bibliographie

  • DUBUC, Francis. Industries optiques et photographies régionales. Les Cahiers de l'Ecomusée, octobre 1984, n° 7.

    p. 18-24
  • GIRARD, Henriette. L'Industrie du verre dans la Haute-Vallée du Thérain (1680-1950) . Beauvais : Ecomusée des Pays de l'Oise, 1999.

    p. 48-54
  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Songeons. Annuaire de l'Oise, 1842.

    p. 92
  • LHUILLIER, Victor. Le canton de Songeons illustré : notice géographique, historique, statistique, administrative agricole et industrielle. Beauvais : Schmutz, 1889.

Documents figurés

  • Plan d'intendance de la commune de Sully, levé par Devert, arpenteur, 1785 (AD Oise ; 1 Cp 133/1).

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
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