Le site est d'abord occupé par une petite savonnerie, dont quelques vestiges sont conservés dans la partie nord. L'usine est reprise en 1896 par la Société industrielle de Produits Chimiques (société dont les statuts sont déposés le 28 mars 1896 chez Me Lefebvre, notaire à Paris), qui y installe une unité de production de produits chimiques. Après deux ans de travaux, le "grand chantier" s'achève. Les deux longs bâtiments de 118 m de la nouvelle usine s'étendent à proximité de l'ancienne savonnerie. En 1898, l'usine est opérationnelle. Le bâtiment central, de 57 m de long, qui abrite aujourd'hui les silicates, constitue l'un des éléments de cette période, marquée également par une desserte ferroviaire particulière à l'usine. La prospérité de l'entreprise lui permet de construire rapidement deux cités ouvrières. En 1901, les cités de la Gare et de Breuil sont élevées pour loger à proximité de l'usine une partie du personnel. L'entreprise poursuit ses extensions en s'intéressant à la production d'hydrogène pour l'industrie aéronautique (dirigeables) et la soudure autogène. Vers 1907, est mentionnée la construction d´une tonnellerie, d´un hangar à cercles, d´un bâtiment à eau de javel, d´un bâtiment à poudre, d´une citerne, du bâtiment de la pompe et d´un garage d´automobiles. En 1909, la Société Industrielle des Produits Chimiques fait construire une nouvelle unité de production de gaz hydrogène. Après la Première Guerre mondiale, qui met un coup d´arrêt à l´expansion industrielle du site, les travaux reprennent dans l´entre-deux-guerres. Une nouvelle cité ouvrière est construite ainsi qu´une série d´ateliers en shed, à l´est du site et une nouvelle chaufferie, dont les travaux sont commencés en 1938. La mobilisation de 1939 arrête à nouveau les travaux. L´usine est arrêtée et le personnel est évacué le 19 mai 1940. Les difficultés d´approvisionnement et la pénurie de main d´œuvre qualifiée rendent la reprise difficile après la guerre. En 1957, l'usine devient Nobel Bozel. La société investit considérablement dans la modernisation des équipements. Alors que l´entreprise décide arrêter la production d´hydrogène, elle entame une vaste campagne de modernisation des équipements à partir de 1959. Ces travaux portent sur la construction d´une nouvelle chaufferie, ainsi que sur celle de réservoirs industriels d´une plus grande capacité. Dans les années qui suivent sont construits les ateliers de réacteurs, le four à bassin, les fours rotatifs et le château d'eau, qui porte la date 1964. De nouveaux logements destinés aux cadres de l'entreprise sont également construits à la même époque. L'ensemble est complété vers 1970 par la station d'épuration. En 1969, la société devient Nobel Hoechst Chimie, puis société française Hoechst, à partir de 1978. 1897 : installation d'une grue à vapeur au bord de l'Aisne, machine à vapeur Sulzer. En 1909, l'atelier d'hydrogène peut produire annuellement 500.000 mètres cubes d'hydrogène. Avant 1914 : fabrication d'eau de Javel et déchlorure de chaux. En 1927, l'usine fonctionne avec une machine a vapeur de 500 ch. En 1938 : chaudière à haute pression et turbine à vapeur. Production actuelle : acide sulfurique, tensioactifs pour détergents, glyoxal (première place mondiale). En 1898, l'usine emploie près de 300 salariés et constitue l'une des plus importantes du Compiégnois. Si l'effectif baisse lors de la période du premier conflit mondial, le développement opéré dans l'entre-deux-guerres provoque un accroissement massif du personnel qui atteint plus de 500 salariés en 1930. A l'époque, une partie importante de ce personnel vient de Pologne. Dans les années 1970, l'usine emploiera d'anciens mineurs en recherche de reconversion, ainsi que des Pakistanais. En 1992, le site industriel accueille 640 salariés.