Après la Première Guerre Mondiale, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord décide de reconstruire les sites ferroviaires détruits sur de nouveaux terrains et non plus enclavés dans les gares, comme c'était le cas pour la commune d'Aulnoye-Aymeries. Les ingénieurs de la compagnie, propriété de la famille Rothschild, décident alors d'établir de nouveaux dépôts-standards afin de rentabiliser au plus vite les installations ferroviaires du réseau à reconstruire (notamment à Lens, Béthune, Lille-Délivrance, Laon et Saint-Denis). À ce titre, ils établissent des plans-types de rotondes, dépôts, tours florentines, adaptés à leurs différents sites d'implantation.
Le nouveau dépôt d'Aulnoye-Aymeries est établi dès 1920 et sera par la suite étendu sur la commune de Bachant. En raison des reliefs plats de notre région, les postes d'aiguillage useront d'une spécificité architecturale qui n'est pas sans rappeler les beffrois de nos communes : la tour florentine. Elle permet, grâce au système d'aiguillage Mors, d'effectuer des manœuvres d'aiguillage à distance, assurant une plus grande sécurité des agents du chemin de fer.
La manœuvre d'un levier déclenchait une série de moteurs électriques, des arbres, des poulies et des fils pour aboutir au contact de deux rails qui changeaient l'itinéraire de la machine à vapeur. C'est à l'architecte alsacien Gustave Umbdenstock (1866-1940) que l'on doit la réalisation de cette tour. Ce dernier fut en effet appelé à travailler pour les chemins de fer par l'intermédiaire de Raoul Dautry, son ancien professeur à l'École Polytechnique, alors ingénieur en chef-adjoint de l'itinéraire des réseaux.
Le toboggan à charbon, encore présent en 1980, a été depuis détruit.
Chargée de mission à l'Inventaire général du patrimoine culturel Région Hauts-de-France (depuis 2020).