La carrière fournissait, d'après René Courtois, une pierre qui permit la construction des cathédrales de Laon, Soissons, Reims ainsi que celle de l'abbaye de Vauclair (dont elle fut longtemps la propriété ; il s'agissait alors de la ferme du garde champêtre et celle du garde des vignobles de l'abbaye), des châteaux et maisons des environs. Juste avant les conflits, elle appartenait à la famille Adam, agriculteurs, qui l´utilisaient comme étable. Les Allemands, qui avaient compris le degré stratégique extrême de cette position entièrement protégée des bombardements, furent les premiers à investir la carrière lors de la Grande Guerre. D'après Thierry Hardier, le secteur fut ensuite assiégé par les Français jusqu'en janvier 1915. Jusqu'au 25 juin 1917, il était occupé simultanément par les deux camps. Les entrées ouest et sud, dans le camp français, furent alors abandonnées par les Allemands, qui séparèrent la grotte en deux. Le secteur redevint français jusqu'en mai 1918 puis à nouveau allemand jusqu'au 11 octobre 1918, jour de sa libération. Afin de consolider ses positions, le 159e I. R. allemand amena le téléphone, l'électricité, aménagèrent un réfectoir, un hôpital, un casernement, un poste de commandement, une infirmerie et un cimetière (qui contenait 114 corps allemands et 7 français, disposés autour de la chapelle). Un puits ainsi que des issues furent également creusés de part et d´autre du plateau, permettant ainsi des sorties protégées vers les bases arrières, l´acheminement des renforts et des munitions en toute sécurité et l´évacuation des blessés. La grotte était ainsi reliée à la Regimenthöhle de l'autre côté du plateau, sur le secteur d'Ailles. Les troupes ennemies installèrent également des postes d'observation doublés de points de tirs. La carrière eut à subir plusieurs pillages, justifiant le nombre restreint de traces rupestres. Un autel, encore visible aujourd'hui, fut construit par les Français à la fin de l'année 1914. L'entrée actuelle se fait par les sapes françaises. Les issues allemandes, situées au sud, furent obstruées suite aux bombardements de l'offensive Nivelle le 16 avril 1917. La carière est reconvertie en musée, en souvenir des combats du Chemin des Dames, accueillant chaque année 30 000 visiteurs. Ouverte au public dans sa nouvelle version en 1999, la Caverne du Dragon évoque la vie quotidienne du soldat à l'aide d'objets, d'animations, de vidéos et d'images d'archives.
- patrimoine mémoriel, Chemin des Dames
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Laonnois - Craonne
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Commune
Oulches-la-Vallée-Foulon
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Cadastre
1975
ZC
42
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Dénominationscarrière
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AppellationsCaverne du Dragon
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
Située au coeur du Chemin des Dames, cette carrière de craie dotée de sept entrées (d´où son nom, rappelant les sept têtes du dragon crachant le feu), possède un fort intérêt stratégique : en effet, sa position proche de la ferme d'Hurtebise, à l'endroit où la crête se réduit à une cinquantaine de mètres de large, permet de contrôler la partie orientale du plateau et de protéger les troupes à cet endroit tactique. D´une superficie de 2,5 hectares, d'une longueur de 3,5 kilomètres, elle pouvait contenir 600 hommes, à 20 mètres sous terre en toute sécurité, les parois isolant le site des bruits extérieurs. L´humidité confère à la caverne une température constante de 12°. Un souterrain, creusé après 1915, relie la caverne du dragon au nord à celle de la creute au sud, à hauteur de la tranchée d'Heidelberg, permettant ainsi un déplacement à couvert. Une des deux entrées encore existante fut renforcée sur une vingtaine de mètres par des traverses en bois. Le puits permet un apport en eau régulier. Plusieurs pièces servant de dépôt de matériel et de salle de cantonnement sont également visitables. Des traces rupestres indiquant les directions des divers aménagements ont été retrouvées. La caverne abrite seulement deux sculptures : un Christ et un enfant inachevé. Une signalétique portée à la peinture noire permet de se repérer dans le dédale de galeries. Une plaque commémorative, édifiée "A la gloire du 4e Régiment de Zouaves" occupe le devant de l'édifice.
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Techniques
- gravure rupestre
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Représentations
- représentation figurative
- personnages
- sujet chrétien
- buste humain
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Statut de la propriétépropriété de la commune
La caverne, constituant un des symboles forts du Chemin des Dames, est aujourd´hui la seule de Picardie à être ouverte au public (avec celle de Confrécourt sur la commune de Berny-Rivière (02290).
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
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Bibliographie
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COURTOIS, René. Le Chemin des Dames. Bordeaux : Tallandier, 1987.
p. 118-119 -
HARDIER, Thierry. La Caverne du Dragon. In OFFENSTADT, Nicolas (sous la dir. de). Le Chemin des Dames, de l´événement à la mémoire. Paris : Stock, 2004.
p. 402-409 -
HARDIER, Thierry. Pré-inventaire des sites 1914-1918 en Picardie. Amiens : DRAC Picardie, Service des Monuments historiques, 1992.
site 10
Documents figurés
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En bordure du Chemin des Dames - Tableau commémorant la prise de la Grotte du Dragon, carte postale, par Combier photographe, 1er quart 20e siècle (AP).
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Caverne du Dragon - Puits de 12 mètres de profondeur et la piscine, carte postale, par Combier photographe, 1er quart 20e siècle (AP).
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Caverne du Dragon - Tête sculptée dans la caverne pendant la Guerre, carte postale, par A. Hantas photographe, 1er quart 20e siècle (AP).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.