Séparant la vallée de l'Ailette de celle de l'Ardon, la carrière de Colligis était exploitée dès le 16e siècle (une inscription de 1555 permet d'attester ce fait ; il s'agit d'ailleurs de la date la plus ancienne rencontrée dans les 300 carrières de l'Aisne et de l'Oise) et employait cinq à dix ouvriers. Elle semble avoir fourni la pierre (tendre gélive) utilisée pour la construction de l'hôtel de ville de la Fère, de la Maison Commune et de l'église de Colligis. Les civils s´y sont réfugiés à plusieurs reprises : pendant la Ligue de 1590 à 1594 (chaque village se vit attribuer une portion de souterrain, les noms des vingt-deux communes étant inscrits au charbon sur la roche), en 1814, en 1870 et enfin, en 1914 (ils furent à cette occasion rapidement chassés par les Allemands). Occupée par l´ennemi dès septembre 1914, la carrière est libérée, tout comme le village, le 10 octobre 1918. Les travaux de soutènement, effectués au 19e par les carriers, ont été complétés au 20e siècle par les troupes adverses. Les traces rupestres de la Première Guerre mondiale ont été réalisées entre mars 1917 et avril 1918. Réouvert après 1918, le site, qui présentait encore des aménagements établis par les ennemis (aujourd'hui disparus), fut utilisé comme champignonnière. Il est aujourd'hui impraticable.
- patrimoine mémoriel, Chemin des Dames
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Laonnois - Craonne
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Commune
Colligis-Crandelain
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Lieu-dit
Bois-Retondu
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Cadastre
1987
A1
159
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Dénominationscarrière
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
Située dans le Bois Retondu à 725 mètres au nord-ouest de l'église de Colligis, à une altitude de 160 mètres, la carrière possède 15 kilomètres de galerie et une surface de 1,7 hectare, ce qui en fait une des plus vastes de l'Aisne. Certaines galeries sont impraticables en raison des risques d'éboulement. C´est pourquoi les plafonds ont été renforcés par des poutres métalliques ainsi que des piliers en moellons. Dans une des galeries, surnommée "galerie des cercueils", six ou sept blocs débités et creusés en forme d'auge, encore solidaires du lit, ont été découverts. Il s'agirait d'un atelier de fabrication de sarcophages. Le deuxième intérêt du site repose sur les deux modèles d'extraction rencontrés : en piliers tournés et par hagues et bourrages. Mais la plus grande curiosité que présente la carrière subsiste dans le nombre impressionnant de témoignages graphiques laissés depuis cinq siècles sur les parois. En effet, deux types de traces rupestres sont observables : les traces civiles, remontant au 16e siècle, réalisées essentiellement par les carriers, et celles, au nombre de 137, laissées par les Allemands, regroupant le plus grand nombre de vestiges rupestres présents dans les carrières picardes. Ces signes mettent en évidence le patronyme, le grade, la date et la localité d'origine de l'auteur. Un Christ, semblant dater de la fin du 16e siècle, est sculpté dans la roche au centre de la galerie principale. Quatre portraits féminins sont visibles dans une galerie établie lors de la Première Guerre mondiale. Un bas-relief représentant un blason a également été découvert. Les graffiti sont, eux, de trois sortes : ceux réalisés par les carriers, par la population civile réfugiée au moment des multiples invasions qu´eut à subir la région, et par les visiteurs. Qu´ils soient personnels ou professionnels (calculs, échantillons de pierre servant de modèle aux architectes), ces témoignages font mention des chantiers et de leurs dates. La technique la plus employée est le crayon (noir ou sanguin) et le noir de fumée. Les dégagements carboniques, provenant des lampes ou des bougies, sont également très souvent rencontrés.
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Techniques
- gravure rupestre
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Représentations
- représentation figurative
- personnages
- sujet chrétien
- buste humain
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvrevestiges de guerre
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Protectionsclassé MH, 2000/01/26
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Précisions sur la protection
Carrière (cad. A 151) : inscription par arrêté du 26 janvier 2000.
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Référence MH
Inscription 23/11/1999 (arrêté) annulée.
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Bibliographie
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HARDIER, Thierry. Pré-inventaire des sites 1914-1918 en Picardie. Amiens : DRAC Picardie, Service des Monuments historiques, 1992.
site 19 -
HENNEZEL D´ORMOIS (Comte de). La commune de Colligis-Crandelain, ses armoiries et les souvenirs militaires de son histoire. Soissons : [s.n.]., 1932.
p. 13 -
SANDRON, Dany. Picardie Gothique, autour de Laon et Soissons, l´architecture religieuse. Paris : Editons Picard, 2001.
p. 32 -
SARS Maxime (de), BROCHE Lucien. La commune de Colligis-Crandelain. Laon : Imprimerie de l´Aisne, 1934.
p. 168 -
SUCHER. Monographie de la commune de Colligis par l'Instituteur (20 Avril 1888).
Documents figurés
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Plan d'alignement, 1922 (AD Aisne ; S 6947).
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Dessin, [s.n.], 23 juin 1877 (AD Aisne : 2 Fi Colligis-Crandelain 2).
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Carrières de Colligis, centre des populations de 1590 à 1594, dessin, [s.n.], 23 juin 1877 (AD Aisne : 2 Fi Colligis-Crandelain 1).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.