Le hameau de Froidmont abritait autrefois une ferme dont les carrières servaient d´étables, de bergeries et de granges. Le hameau est attesté dans les textes dès 1668 sous le vocable de Frémon, appartenant alors au chapitre cathédral de Soissons. Exploitée entre le Moyen Age et 1870, la carrière semble avoir fourni les pierres des portails du transept de la cathédrale de Laon. Elle servit d´abri aux femmes et aux enfants du village lors de l'invasion des Prussiens en 1814. Occupé dès le mois d´octobre 1914 par les Allemands, le site permit le casernement des troupes franco-américaines en février 1918 (les Américains de la 26e division, 101e et 102e régiment d'infanterie), puis fut repris par l'ennemi en mai 1918. Les combats entamèrent la carrière : fragilisées par les bombardements d'artillerie, certaines galeries se sont effondrées, emprisonnant parfois des soldats. La ferme attenante fut alors entièrement détruite.
Ce site a été retenu tant pour son intérêt historique qu'artistique : en effet, les multiples traces rupestres évoquent le quotidien des carriers ainsi que la succession des occupations alliées et ennemies lors de la Première Guerre mondiale, ces différentes étapes pouvant être retracées grâce aux multiples graffiti (la carrière de Froidmont contient 50 % des graffiti laissés par les soldats de la Grande Guerre dans les 280 carrières inventoriées en Picardie ; 650 traces ont été réalisées par les Américains). De plus, des aménagements et agrandissements ont été effectués par les Allemands : ils y creusèrent quatre tunnels, des galeries de communication (construites en 1915 afin de relier les trois carrières, elles permettaient ainsi aux soldats de s'abriter et de traverser le Chemin des Dames du nord au sud en toute sécurité), de nouvelles sorties (afin d'approvisionner les tranchées en hommes et en munition). Des portes antigaz ainsi que tout un réseau de câbles électriques et téléphoniques avaient également été installés.
Ouverte au public jusqu'en 1990, la carrière fut abondamment pillée entre 1975 et 1981 ; une deuxième vague de pillage eut lieu en 1991.