Le territoire d´Aubenton s´étend sur une superficie de 23,70 km2 et présente une densité de 30,8 hab./km2, supérieure à la moyenne du canton. La ville d´Aubenton (étudiée) est séparée des chefs-lieux des communes du canton par une distance allant de 1 km (Logny-lès-Aubenton) à plus de 13 km (Landouzy-la-Ville et Saint-Clément), 5 communes sont situées à plus d´une heure de marche et 4 communes, à plus de deux heures de marche (Coingt, Jeantes, Landouzy et Saint-Clément).
La population, qui s´élevait à 995 habitants en 1800, a connu une progression fulgurante de 74% durant la 1ère moitié du 19e siècle pour atteindre son maximum (1734 habitants) en 1846. Elle a ensuite progressivement baissé jusqu´à son seuil le plus bas (713 habitants) en 1999 (date du dernier recensement).
Implantation du bâti
Outre la ville et ses faubourgs, il existe plusieurs hameaux, au sud de la rivière du Thon :
- Bois-Carbonnet, qui comptait 11 feux en 1824.
- Hurtebise, qui comptait 13 feux en 1824.
- La Rue-Larchet, qui comptait 52 feux en 1824.
- Ribeauvillé, qui comptait 52 feux en 1824.
Il existe également une maison forestière.
Artisanat et industrie
La présence de tissages à bras et tissages mécaniques est signalée par la statistique du contrôle de Vervins de 1830. Ces tissages produisent des napolitaines de fil fin pour l´habillement féminin, des circassines (1/3 coton et 2/3 laine) pour l´habillement masculin.
Habitat
Les maisons et les fermes d'Aubenton
Datation
Aucune maison ou ferme en élévation sur la commune d'Aubenton n'est antérieure au 16e siècle. Le noyau urbain ancien d'Aubenton conserve cependant un important réseau de caves et souterrains refuges d'époque médiévale, datables du 13e ou du 14e siècle. Deux hôtels particuliers d'Aubenton présentent des élévations datables du 16e siècle, et en particulier un décor porté de bas-reliefs à figuration humaine. L'habitat ancien dans le noyau urbain d'Aubenton ou dans les écarts (Val-la-Caure et Le Haut-Val-la-Caure) date majoritairement des 17e et 18e siècles. Il est en brique ou en pierre calcaire dans la partie nord de la commune, au-delà du Thon, en pan de bois et torchis dans la partie sud, cette répartition étant liée à la présence de carrières de pierre dans le nord de la commune, à proximité immédiate de la ville d'Aubenton. L'habitat construit au 19e siècle puis au cours de la 1ère moitié du 20e siècle est majoritairement en brique. Le rôle d'Aubenton comme centre administratif, judiciaire, fiscal et commercial sous l'Ancien Régime puis comme chef-lieu de canton explique le nombre important d'hôtels ou de demeures. Le développement mesuré des industries à Aubenton, après 1800, n'a pas modifié l'aspect majoritairement rural de l'habitat de la commune. Les quelques destructions de la 2e Guerre mondiale n'ont pas donné lieu à d'importantes reconstructions. La 2e moitié du 20e siècle a vu la construction dans les années 1960 d'un quartier de lotissement jouxtant le centre ancien d'Aubenton. L'habitat vernaculaire en pan de bois et torchis a été très dégradé et remanié à partir des années 1970, en particulier dans les écarts de Ribeauville, Hurtebise et de La Rue Larcher.
Description
La commune d'Aubenton, marquée par la présence du noyau ancien de l'agglomération dont la typologie relève de l'habitat urbain d'Ancien Régime (hôtel et maison de maître), présente une séparation très caractéristique de l'emploi des matériaux de gros-oeuvre et de mise en oeuvre, de part et d'autre du Thon. Au nord de celui-ci, l'emploi de la pierre calcaire, moellon ou pierre de taille, et dans une moindre mesure de la brique, est quasi-exclusif, alors que le sud de la commune est marquée par la présence du pan de bois et torchis avec essentage de planches ou d'ardoise. Le toit à demi-croupe en ardoise est la règle. Les modes de datation portée se réduisent aux fers d'ancrage ou aux dates gravées sur bas-relief de pierre. La typologie de l'habitat, grange traversante, logis différencié des dépendances ou logis et dépendances sous le même toit, se rencontre dans les autres communes du canton. L'habitat de l'écart dit Les Carrières offre une typologie rare, édifice à corps de bâtiment unique de plan allongé abritant logis et dépendances, qui peut être rapproché de certaines fermes de la commune voisine d'Any-Martin-Rieux. Ce type peut-être comparé à celui de l'habitat vernaculaire des Ardennes voisines.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.