Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Soissonnais - Villers-Cotterêts
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Commune
Fleury
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Adresse
6 rue de la Cavée
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Cadastre
1835
Au
121 à 123
;
1987
A1
225, 226
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Dénominationsferme
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Appellationsferme de Fleury
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Parties constituantes non étudiéespuits, remise, grange, fenil, étable, poulailler, colombier, jardin, hangar agricole
Cette ferme, que les documents d'Ancien Régime nomment simplement "ferme de Fleury", est le principal élément constitutif de l'ancienne seigneurie du village. D'après l'acte de cession de cette terre au duc d'Orléans le 14 mai 1783, ce fief, jusqu'alors dans la mouvance des chartreux de Bourgfontaine à cause de leur fief de Marolles, aurait été détenu par des particuliers laïcs jusqu'au début du 16e siècle. Il aurait ensuite été adjugé le 26 juin 1531 au profit des chartreux, qui auraient depuis cette époque donné le domaine à bail, sans interruption. Rien de précis n'est connu sur la construction de cette grande ferme, que le style de ses maçonneries permet néanmoins de dater de la première moitié du 17e siècle.
En 1770, le duc Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785) forme dans la forêt de Retz un vaste parc de chasse, enclos de murs qui enferment le village de Fleury à l'intérieur de cette enceinte. Conscients des complications variées que ce parc pourrait susciter dans la gestion de leur domaine, les chartreux de Bourgfontaine acceptent en 1771 de céder au duc la seigneurie et la ferme de Fleury en échange des domaine et ferme de la Tour de Morienval. L'acte du 14 mai 1783, qui confirme le précédent accord, permet au duc de réunir l'enclave de Fleury à la forêt de Retz. La ferme est d'abord exploitée par un locataire. Mais un rapport, que Jérôme-Joseph Geoffroy de Limon - commissaire général des maisons, domaines et finances du duc - adresse au nouveau duc d'Orléans (futur Philippe-Égalité) à l'automne 1786, propose d'étendre la faisanderie du château de Villers-Cotterêts en la transportant dans la ferme de Fleury. La plaine voisine doit alors recevoir des plantations de diverses céréales, pour permettre le fonctionnement de la nouvelle faisanderie. Cette suggestion du comte de Barbançon, capitaine des chasses, est approuvée et suivie de travaux en 1787-1788. L'existence de cet établissement onéreux, condamné par la Révolution française, allait être fort brève.
Le 31 décembre 1790, Jean-Chrysostome Danré, laboureur à Faverolles, Nicolas Rousselle, entrepreneur de bâtiments et Nicolas Goda, maître charpentier, effectuent la visite et l'estimation de la ferme, alors devenue bien national. Le procès-verbal de cette visite, centré sur les revenus et la valeur de la propriété, ne renferme malheureusement aucune description. L'exploitation, qui devait être adjugée le 21 mars 1791 au district de Soissons, l'est en réalité le 26 janvier 1793 et est acquise par un nommé Massiot, agriculteur à Noue.
Les bâtiments ont conservé leur destination première jusqu'à nos jours ou presque, et paraissent n'avoir subi que peu d'altérations dans le courant des 19e et 20e siècles, témoignant ainsi de l'excellente conception de l'ensemble. Les modifications les plus facilement détectables portent sur l'emplacement et la taille des baies (portes et fenêtres), parfois déplacées et souvent agrandies pour répondre aux besoins d'une vie moderne et d'une agriculture en perpétuelle évolution. D'une comparaison entre les plans cadastraux de 1835 et de 1933, il ressort que le corps de bâtiment nord-est - abritant le logis - a été, au cours de cette période, étendu d'une construction qui le réunit à la grange, jadis isolée pour être préservée d'un éventuel incendie. Dans le même temps, les étables nord-ouest ont été allongées d'un bâtiment qui rejoint le colombier. Quelques transformations ont aussi été effectuées dans l'angle sud de la ferme. Vers 1970, un hangar destiné au bétail a été implanté au nord-ouest sur l'emplacement du jardin. Mais très récemment, la ferme semble avoir profité d'une restauration et d'un réaménagement, qui lui ont fait perdre quelques petites constructions jouxtant le pavillon sud et le pigeonnier, ainsi que le hangar, remplacé par un plus vaste, accolé cette fois contre l'élévation externe de l'aile sud-est.
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 17e siècle
- Secondaire : 19e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 1ère moitié 20e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 3e quart 20e siècle , (détruit)
- Secondaire : 1er quart 21e siècle
La ferme, implantée sur le bord de la plaine de Fleury - clairière au cœur de la forêt de Retz -, domine le village. Ses bâtiments se succèdent autour d'une cour rectangulaire centrale, de forme régulière. Les constructions d'origine sont toutes édifiées en moellons de calcaire et de grès recouverts d'un enduit, la pierre de taille calcaire n'étant utilisée que pour les chaînes d'angle, les jambes en harpe des murs, le chambranle - également harpé - des baies et les redents de certains pignons.
Même si certains espaces ont reçu au fil du temps des usages différents, l'utilisation des bâtiments principaux de la ferme est encore aisément reconnaissable. Près de la porte principale, prend place le logis, pourvu d'un étage carré et suivi d'une écurie, surmonté d'un toit à longs pans entre un pignon couvert et un découvert. Le petite construction en saillie sur l'élévation nord-est du logis possède un toit à deux pans et pignon découvert. Viennent ensuite une étable, avec toit à longs pans et pignons couverts, puis un hangar ou remise, couvert d'un toit à deux pans, qui complètent l'aile nord-est. La grange - cloisonnée et transformée -, surmontée d'un toit à long pans et pignons couverts, occupe l'aile sud-est. Quelques toits à porcs, sous un appentis, la séparaient du pavillon d'angle sud, qui abritait autrefois une forge sous son toit en pavillon.
Le côté sud-ouest de la cour est bordé par un atelier et des étables, dont des parties inoccupées ont pu servir de resserre ou de remise. Ce long bâtiment ininterrompu est protégé par un toit à longs pans et pignons couverts. Un poulailler-colombier circulaire coiffé d'un toit conique marque l'angle ouest de la cour. Enfin, le côté nord-ouest de la cour est délimité lui-aussi par des étables et remises, surmontées d'un toit à longs pans terminé d'un côté par un pignon couvert et de l'autre par une croupe. Toutes les étables sont surmontées d'un grenier à foin.
Les bâtiments de la ferme sont couverts indifféremment en tuile mécanique ou en ardoise, ce dernier matériau étant néanmoins plus présent sur les ailes nord-ouest et sud-ouest. Seul le pavillon sud possède un toit de tuiles plates. Cette description, corroborée par les photographies qui illustrent ce dossier, correspond à un état de la ferme vers 1990.
D'après des photos récentes prises par satellite, il semblerait que la ferme ait été restaurée au début du 21e siècle, les bâtiments agricoles recevant tous des toitures de tuile mécanique, à l'exception du pavillon sud et du colombier qui ont conservé respectivement leur toit de tuile plate ou d'ardoise.
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Murs
- calcaire moellon
- grès moellon
- appareil mixte enduit
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Toitstuile mécanique, tuile plate, ardoise
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Étagessous-sol, 1 étage carré
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Couvertures
- toit conique
- toit en pavillon
- toit à longs pans pignon couvert
- toit à deux pans pignon découvert
- appentis
- croupe
- noue
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre
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Typologiesferme à cour fermée ; pignon découvert à redents
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
Cette ferme est particulièrement remarquable par son plan régulier et l'homogénéité de ses bâtiments, qui ont probablement pour origine une seule campagne de construction.
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Documents d'archives
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AN. Série MC (minutier central des notaires de Paris) ; sous-série étude CXV : MC/ET/CXV/933 (notaire : Jean-Louis L'Homme ; avril-mai 1783).
Acte d'acquisition de la seigneurie de Fleury, par le duc d'Orléans, des religieux de la chartreuse de Bourgfontaine le 14 mai 1783. -
AN. Série R (Papiers des princes) ; Sous-série R/4 (Apanage d'Orléans) : R/4/147 (Titres et documents généraux concernant le duché de Valois).
Compte-rendu par M. de Limon de sa tournée dans le duché de Valois, faite dans l'automne 1786, p. 79-80. -
AN. Série R (Papiers des princes) ; Sous-série R/4 (Apanage d'Orléans) : R/4/244 (Duché de Valois, apanage : pièces concernant la ferme de Fleury et la forêt de Retz ; 1521-1791).
Notes, correspondance, rapports relatifs à l'établissement projeté d'une nouvelle faisanderie dans la ferme de Fleury, frais faits pour le dit établissement (1789-1791). -
AD Aisne. Série E (archives notariales) ; minutier 312 E : 312 E 148 (notaire Louis-Élie Cirou, à Villers-Cotterêts ; novembre-décembre 1878).
Acte du 28 novembre 1878 : bail de la ferme, passé par Jules Constant Duval à son fils Paul Duval. -
AD Aisne. Série Q ; Q 818. Procès-verbaux d'estimation. Canton de Villers-Cotterêts. Décembre 1790-Ventôse an III.
Document 15 : procès-verbal de visite et d'estimation de la ferme (31 décembre 1790) -
AD Aisne. Série T (Enseignement, affaires culturelles, sports) ; Sous-série 13 T : 13 T 197 (TRICOT, Théophile. Géographie physique, historique et économique de la Commune de Fleury. Canton de Villers-Cotterêts. Arrondissement de Soissons. Aisne. 11 janvier 1884, non paginé).
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AD Aisne. Série T (Enseignement, affaires culturelles, sports) ; Sous-série 13 T : 13 T 198 (LANGINIER, Louis François Émile. Département de l'Aisne. Canton de Villers-Cotterêts. Commune de Fleury. Monographie et plan. 1888, non paginé).
Bibliographie
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SALMON, Marie-José. L'architecture des fermes du Soissonnais, son évolution du XIIIe au XIXe siècle. Étude d'architecture rurale. Sazeray : Fondation Jean Palou (éditeur scientifique), 1971.
p. 216-222.
Documents figurés
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Fleury, plan cadastral parcellaire [cadastre napoléonien], section Au du Village (n° 1 à 172), encre sur papier calque, 1835, reconstitué d'après copie par Gaston Hénin, géomètre à Villers-Cotterêts, en avril 1924, 1/2500e (AD Aisne : 3P0366_02).
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FLEURY. Valois. Ferme de 75 hectares [plan-masse et plan de distribution], impr. photoméc., par Georges Levert, architecte, vers 1942. In : L'Architecture française, n° 15, numéro spécial sur l'architecture régionale de l'Aisne, janvier 1942, p. 14.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
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